Voyez comme on danse

Oeuvres photographiques en reflet dans la laque

Voyez comme on danse

Oeuvres photographiques en reflet dans la laque

Voyez comme on danse

Oeuvres photographiques en reflet dans la laque

Je travaille sur la réparation, sur la mémoire et les traces de cette mémoire. Artiste plasticienne, je pratique la laque traditionnelle asiatique, matière qui me sert de support au reflet, principe fondateur de mes photographies.

Je capte ces traces en photographiant mes modèles en reflet dans mes laques. Ces panneaux laqués me servent de miroirs, qui effacent le trait pour ne garder que l’esquisse. Le miroir –symbole de la pureté de l’âme au Japon- incite à souvent à l’introspection.  Au travers de l’effet miroir, le modèle émerge de l’obscurité, se perçoit, se voir regardé et regardant…

L’image qu’il offre ne sera plus vraiment la sienne : déclenchée au moment où il laisse dériver ses pensées, et déformée parce reflet si particulier, l’image qui reste est une esquisse, une impression, qui révèle ces traces, les réminiscences du passé.

Dans mon travail, la notion du temps est importante. Le temps est parfois suspendu, tel une image surgie d’un rêve et dont on ne se rappelle ni l’endroit, ni l’époque à laquelle elle appartient. Le temps long du travail de la laque incite à la méditation, la spontanéité de la prise de vue à l’action immédiate. Je cherche à saisir ce moment où le sujet échappe à son image et donne ainsi à voir une autre interprétation du corps, du portrait, de l’essence même du sujet.

Mon travail photographique prend au fil du temps une dimension sociologique. Ma série de portraits ‘DE-SOL-ES, enfance exilée’ créés en résidence chez France Terre d’Asile comme mes projets ‘Kintsugi, reflets de femmes’ et ‘Kintsugi, âmes d’enfants’ ancrent mon travail dans la réalité contemporaine.

Insatiable chercheuse, je poursuis ma démarche d’expérimentation sur la mémoire et la réparation en pratiquant la laque traditionnelle, l’art du Kintsugi, les tirages à l’ancienne et le mordançage.